Privatiser les profits et socialiser les pertes - KamilTaylan.blog
18 avril 2021 10:27

Privatiser les profits et socialiser les pertes

Qu’est-ce que la privatisation des bénéfices et la socialisation des pertes?

La privatisation des bénéfices et la socialisation des pertes font référence à la pratique de traiter les bénéfices de l’ entreprise comme la propriété légitime des actionnaires et les pertes de l’entreprise comme une responsabilité que la société doit assumer. En d’autres termes, la rentabilité des entreprises est strictement au bénéfice de leurs actionnaires. Mais lorsque les entreprises échouent, les retombées – les pertes et le recouvrement – sont la responsabilité du grand public.

Points clés à retenir

  • Privatiser les bénéfices et socialiser les pertes est la pratique consistant à permettre aux actionnaires de bénéficier des bénéfices de l’entreprise, tout en rendant la société responsable de leurs pertes.
  • La socialisation de la perte fait généralement référence à un certain type d’intervention gouvernementale par le biais de renflouements ou de subventions.
  • L’expression privatiser les profits et socialiser les pertes a un certain nombre de synonymes, y compris le socialisme pour les riches, le capitalisme pour les pauvres et le socialisme citronné.
  • Les défenseurs du concept de privatisation des profits et de socialisation des pertes justifient cette pratique en affirmant que certaines entreprises sont trop grandes pour faire faillite.

Comprendre la privatisation des bénéfices et la socialisation des pertes

La base de ce concept est que les profits et les pertes sont traités différemment. Lorsque les entreprises, même celles qui sont cotées en bourse, sont rentables, ce sont les actionnaires qui en récoltent les fruits. Par conséquent, seul un certain groupe de personnes en bénéficie. Mais lorsque les pertes subies par ces entreprises sont importantes, les contribuables doivent en supporter le poids.

L’idée de privatiser les profits et de socialiser les pertes se présente généralement sous la forme d’un certain type d’intervention des gouvernements. Cela peut se faire par le biais de plans de sauvetage ou d’un certain nombre de subventions.

Les grandes entreprises, leurs dirigeants et leurs actionnaires peuvent bénéficier des subventions gouvernementales et des sauvetages en grande partie en raison de leur capacité à cultiver ou à acheter de l’influence par l’intermédiaire de lobbyistes. Dans le même temps, les défenseurs des subventions et des renflouements controversés soutiennent que certaines entreprises sont trop grandes pour faire faillite.

Cette justification est basée sur l’hypothèse selon laquelle les laisser s’effondrer entraînerait des ralentissements économiques et aurait des effets beaucoup plus désastreux sur la population ouvrière et de la classe moyenne que les sauvetages. Ce fut la base des renflouements accordés aux grandes banques et aux constructeurs automobiles suite à la crise économique de 2007.



Les personnes qui défendent les subventions et les plans de sauvetage controversés soutiennent que certaines entreprises sont trop grandes pour faire faillite et ont besoin de pertes pour être socialisées.

L’expression privatiser les profits et socialiser les pertes a un certain nombre de synonymes, y compris le socialisme pour les riches, le capitalisme pour les pauvres et le socialisme citronné. Ce dernier a été inventé dans un éditorial du New York Times de 1974 à propos de la décision de l’État de New York d’acheter deux centrales électriques semi-finies au service public d’électricité en difficulté ConEd pour 500 millions de dollars.

Exemple de privatisation des bénéfices et de socialisation des pertes

L’un des exemples les plus récents de privatisation des bénéfices et de socialisation des pertes est le sauvetage des banques, des assureurs et des constructeurs automobiles après la crise financière.

Le Troubled Asset Relief Program (TARP) de 2008 a autorisé le Trésor des États-Unis sous l’administration du président Barack Obama à dépenser 700 milliards de dollars de l’argent des contribuables pour sauver ces entreprises, dont beaucoup ont contribué à la crise par imprudente – et pendant un certain temps, extrêmement rentable – investissements dans des produits dérivés risqués adossés à des hypothèques. En réalité, cependant, seuls 426,4 milliards de dollars ont été réellement utilisés.

Certains des employés des entreprises défaillantes ont reçu des primes de plusieurs millions de dollars, malgré l’acceptation de l’argent du TARP et de la Réserve fédérale (Fed). En revanche, 861 664 familles ont perdu leur logement en raison de la forclusion en 2008. Les médias et le public ont largement perçu ce contraste comme un exemple du soutien que les riches reçoivent du gouvernement aux dépens des citoyens ordinaires.