L'Accord Bâle II protège contre les chocs financiers - KamilTaylan.blog
17 avril 2021 17:24

L’Accord Bâle II protège contre les chocs financiers

Table des matières

Développer

  • Déterminer les fonds propres de la banque
  • Prêts bancaires – hier et aujourd’hui
  • L’accord original est rompu
  • Bâle II est compliqué
  • Bâle II est trois piliers
  • Bâle II facture trois risques
  • Transition Bâle II
  • Résumé

Le marché financier mondial est un système extrêmement complexe qui implique de nombreux participants différents, de votre banque locale aux banques centrales de chaque pays et même vous, l’investisseur. En raison de son importance sur l’économie mondiale et notre vie quotidienne, il est essentiel qu’elle fonctionne correctement.

Un ensemble d’accords bancaires internationaux appelés accords de Bâle est un outil qui aide les marchés financiers à fonctionner correctement. Ces accords coordonnent la réglementation des banques mondiales et constituent «un cadre international pour les banques actives au niveau international». Les accords sont obscurs pour les personnes en dehors du secteur bancaire, mais ils sont l’épine dorsale du système financier. Les accords de Bâle ont été créés pour se prémunir contre les chocs financiers, c’est-à-dire lorsqu’un marché des capitaux défaillant nuit à l’économie réelle, par opposition à une simple perturbation.

Dans cet article, nous examinerons l’intention des accords de Bâle et verrons où vont les marchés avec la formation de l’Accord de Bâle II.

Les accords de Bâle déterminent les fonds propres des banques

Les accords de Bâle déterminent le montant des fonds propres – appelés fonds propres réglementaires – qu’une banque doit détenir pour amortir les pertes imprévues. Les capitaux propres sont les actifs moins les passifs. Pour une banque traditionnelle, les actifs sont des prêts et les passifs sont les dépôts des clients. Mais même une banque traditionnelle est fortement endettée (c’est dire que le ratio dette / capitaux propres ou dette / capital est beaucoup plus élevé que pour une société). Si la valeur des actifs diminue, les capitaux propres peuvent rapidement s’évaporer.

Ainsi, en termes simples, l’Accord de Bâle impose aux banques de disposer d’un coussin de fonds propres en cas de baisse des actifs, offrant ainsi une protection aux déposants.

La justification réglementaire de cela concerne le système: si les grandes banques font faillite, cela crée des problèmes systématiques. Sinon, nous laisserions les banques fixer leurs propres niveaux de fonds propres – connus sous le nom de capital économique – et laisser le marché faire la discipline. Ainsi, Bâle tente de protéger le système de la même manière que la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) protège les investisseurs individuels.

Prêts bancaires – hier et aujourd’hui

La banque traditionnelle «prêt et retenue» peut désormais n’exister que dans un musée. Les banques modernes « créent et distribuent» et elles ont des bilans étonnamment complexes. Par exemple, de nombreuses banques ont abandonné les actifs illiquides à long terme pour se tourner vers les actifs négociables. De plus, de nombreuses banques procèdent régulièrement à des opérations de titrisation.

Autrement dit, ils vendent des actifs de prêt hors de leur bilan ou réalisent un transfert de risque similaire en achetant une protection de crédit à un tiers, souvent indirectement un fonds spéculatif. C’est ce qu’on appelle une titrisation synthétique.

L’accord original est rompu

L’ Accord de Bâle I, publié en 1988, a réussi à élever le niveau total des fonds propres du système. Comme de nombreux règlements, il a également entraîné des conséquences imprévues; parce qu’elle ne différencie pas très bien les risques, elle a perversement encouragé la recherche de risques. Elle a également favorisé la titrisation des prêts qui a conduit au dénouement du marché des subprimes.

Bref, Bâle I a plusieurs lacunes. Et, bien que certaines personnes impliquent à tort tout Bâle dans certains des problèmes qu’elle a créés, il est trop tôt pour dire si Bâle II échouera en ce qui concerne les dérivés de crédit et les titrisations. Bâle II essaie de répondre aux nouvelles innovations en matière de risque, mais le coût est la complexité.

Bâle II est compliqué

Le nouvel accord s’appelle Bâle II. Son objectif est de mieux aligner le capital réglementaire requis sur le risque bancaire réel. Cela le rend beaucoup plus complexe que l’accord original. Bâle II a plusieurs approches pour différents types de risques. Il a plusieurs approches pour la titrisation et pour les atténuants du risque de crédit (comme les garanties). Il contient également des formules qui nécessitent un ingénieur financier.

Certains pays ont mis en œuvre des versions de base du nouvel accord, mais aux États-Unis, Bâle II connaît un déploiement douloureux, controversé et prolongé (alors même que les grandes banques travaillent depuis des années pour respecter ses conditions). Bon nombre des problèmes sont inévitables: l’accord tente de coordonner les exigences de fonds propres des banques entre les pays et entre les tailles de banques. La cohérence internationale est déjà assez difficile, mais il en va de même pour la mise à l’échelle des exigences – en d’autres termes, il est très difficile de concevoir un plan qui ne donne pas d’avantage à un géant bancaire par rapport à une petite banque régionale.

Bâle II est trois piliers

Bâle II repose sur trois piliers: le capital minimum, le processus de contrôle prudentiel et la discipline de marché.

Le capital minimum est le cœur technique et quantitatif de l’accord. Les banques doivent détenir des fonds propres sur 8% de leurs actifs, après ajustement de leurs actifs en fonction du risque.

L’examen par les autorités de contrôle est le processus par lequel les régulateurs nationaux s’assurent que les banques de leur pays d’origine respectent les règles. Si le capital minimum est le règlement, le deuxième pilier est le système d’arbitrage.

La discipline de marché repose sur une meilleure divulgation des risques. Cela peut être un pilier important en raison de la complexité de Bâle. Dans le cadre de Bâle II, les banques peuvent utiliser leurs propres modèles internes (et obtenir des exigences de fonds propres moins élevées), mais le prix en est la transparence.

Bâle II facture trois risques

L’accord reconnaît trois grandes catégories de risques: le risque de crédit, le risque de marché et le risque opérationnel. En d’autres termes, une banque doit détenir des fonds propres contre les trois types de risques. Une redevance pour risque de marché a été introduite en 1998. La redevance pour risque opérationnel est nouvelle et controversée car elle est difficile à définir, sans parler de quantifier, le risque opérationnel. L’approche de base utilise le revenu brut d’une banque comme indicateur du risque opérationnel. Il n’est pas difficile de contester cette idée.

Transition Bâle II

Non seulement la mise en œuvre est échelonnée à l’échelle mondiale, mais l’accord lui-même contient des approches à plusieurs niveaux. Par exemple, le risque de crédit comporte trois approches: normalisée, fondée sur les notations internes des fondations (IRB) et IRB avancé. En gros, une approche plus avancée repose davantage sur les hypothèses internes d’une banque. Une approche plus avancée exigera également généralement moins de fonds propres, mais la plupart des banques devront évoluer progressivement vers des approches plus avancées.

Résumé

L’Accord de Bâle II tente de résoudre les problèmes criants avec l’accord original. Pour ce faire, il définit le risque avec plus de précision, mais au prix d’une complexité considérable des règles. Les règles techniques seront largement soutenues par un contrôle prudentiel (pilier 2) et une discipline de marché (pilier 3). L’objectif demeure: maintenir suffisamment de capital dans le système bancaire pour se prémunir contre les dommages causés par les chocs financiers.