L’article 232 de la loi sur l’expansion du commerce
Qu’est-ce que l’article 232 de la loi sur l’expansion du commerce?
L’article 232 du Trade Expansion Act de 1962 autorise le Président des États-Unis, par le biais de tarifs douaniers ou d’autres moyens, à ajuster les importations de marchandises ou de matières en provenance d’autres pays s’il estime que la quantité ou les circonstances entourant ces importations menacent la sécurité nationale.
Le Trade Expansion Act de 1962 a été signé par le président John F. Kennedy, qui l’a qualifié de «… la loi la plus importante, je pense, affectant les économies depuis l’adoption du plan Marshall».
Points clés à retenir
- La loi sur l’expansion du commerce de 1962 a été adoptée pour promouvoir le bien-être général, la politique étrangère et la sécurité des États-Unis par le biais d’accords commerciaux internationaux. L’article 232 de la loi permet au président des États-Unis d’imposer des droits de douane par le biais d’une action de l’exécutif, en contournant le congrès sous certains conditions.
- Le président Trump a utilisé la section 232 pour entamer une série de tarifs douaniers directs avec les exportateurs mondiaux, ce qui a conduit à des guerres commerciales avec des pays du monde entier, et en particulier la Chine.
Comment fonctionne l’article 232 de la loi sur l’expansion du commerce?
Pour enquêter sur l’article 232 de la loi sur l’expansion du commerce de 1962, le Département du commerce communique ses conclusions au Président dans les 270 jours suivant l’ouverture de toute enquête, en insistant sur la question de savoir si certaines importations menacent ou non de porter atteinte à la sécurité nationale du pays. Le président a 90 jours pour approuver formellement ou non le rapport reçu du département du commerce. S’ils sont d’accord, leur pouvoir statutaire en vertu de l’article 232 leur permet de modifier ou d’ajuster les importations selon les besoins au moyen de tarifs ou de contingents. En effet, à la suite du rapport soumis, le Président du pays peut prendre une série de mesures, voire aucune action, sur la base des recommandations du Secrétaire figurant dans les rapports.
L’article 232 et les accords de libre-échange
Depuis 1980, le Département du commerce a mené quatorze enquêtes au titre de l’article 232. En 2018, pendant le mandat présidentiel de Donald Trump, le Département a constaté que les quantités et les circonstances des importations d’acier et d’aluminium «menaçaient de porter atteinte à la sécurité nationale», telle que définie par l’article 232. Donald Trump avait fait campagne sur la promesse de renégocier les accords commerciaux internationaux à des conditions plus favorables pour les États-Unis. Au cours de son mandat de président, il s’est particulièrement intéressé à l’ Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et au Partenariat transpacifique (PTP).
À la suite du rapport reçu du ministère du Commerce le 11 janvier 2018, le président Trump a annoncé des droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium. Wilbur Ross, le secrétaire américain au Commerce, a rapporté que la production excédentaire d’acier et les quantités actuelles d’importations d’acier «… affaiblissaient notre économie interne et diminuaient [de notre] capacité à répondre aux exigences de production de la sécurité nationale en cas d’urgence nationale…» Le rapport du ministère aégalement déclaré que lesimportations desÉtats-Unis en acier étaient presque quatre fois nos exportations et que lesimportations d’aluminium ont augmenté à 90% de lademande totale d’aluminium depremière fusion. Ainsi, les importations de cette industrie menaçaient de porter atteinte à la sécurité nationale des États-Unis
L’article 232 et l’administration Trump
Le 8 mars 2018, Trump a exercé son autorité présidentielle en vertu de l’article 232 de la loi sur l’expansion du commerce de 1962 pour imposer un tarif de 25% sur les importations d’acier et un tarif de 10% sur les importations d’aluminium, invoquant des problèmes de sécurité nationale. Ross avait recommandé dans le rapport d’enquête:
- un tarif global d’au moins 24% sur les importations d’acier de tous les pays, ou
- un tarif minimum de 53% sur les importations d’acier en provenance de 12 pays, dont le Brésil, la Chine, le Costa Rica, l’Égypte, l’Inde, la Malaisie, la République de Corée, la Russie, l’Afrique du Sud, la Thaïlande, la Turquie et le Vietnam, ou
- un quota sur les produits sidérurgiques de tous les pays égal à 63% des exportations de chaque pays vers les États-Unis en 2017
Le Canada et le Mexique ont obtenu des exemptions de droits de douane, bien que ces pays soient confrontés à des droits de douane supplémentaires sur d’autres marchandises et matières. L’agence américaine des douanes et de la protection des frontières (CBP) a commencé à percevoir les tarifs le 23 mars 2018.
Les États-Unis sont le plus grand importateur d’acier au monde. En 2017, les États-Unis ont importé 34,6 millions de tonnes métriques d’acier, une augmentation de 15% par rapport à 2016, selon le département américain du commerce. Ces importations valaient près de 30 milliards de dollars. Le Canada représentait 17 pour cent de ces importations et le Brésil 14 pour cent. La Chine représentait 2 pour cent et menaçait de percevoir des droits de douane sur des centaines de marchandises et de matériaux qu’elle importait des États-Unis en représailles.