Risque inflationniste
Qu’est-ce que le risque inflationniste?
Le risque d’inflation est le risque que la valeur réelle future (après inflation) d’un investissement, d’un actif ou d’un flux de revenus soit réduite par une inflation imprévue.
Points clés à retenir
- Le risque inflationniste est le risque que l’inflation nuise au rendement d’un investissement par une baisse du pouvoir d’achat.
- Les paiements d’obligations sont les plus exposés au risque inflationniste car leurs paiements sont généralement basés sur des taux d’intérêt fixes et une augmentation de l’inflation diminue leur pouvoir d’achat.
- Plusieurs instruments financiers existent pour contrer les risques inflationnistes.
Comprendre le risque inflationniste
Le risque inflationniste fait référence au risque que l’ inflation nuise à la performance d’un investissement, à la valeur d’un actif ou au pouvoir d’achat d’un flux de revenus. Regarder les résultats financiers sans tenir compte de l’inflation est le rendement nominal. La valeur dont un investisseur devrait s’inquiéter est le pouvoir d’achat, appelé rendement réel. L’inflation est une baisse du pouvoir d’achat de l’argent au fil du temps, et le fait de ne pas anticiper une variation de l’inflation présente un risque que le rendement réalisé d’un investissement ou la valeur future d’un actif soit inférieur à la valeur attendue.
Tout actif ou flux de revenu libellé en monnaie est potentiellement vulnérable au risque inflationniste, car il perdra de la valeur en proportion directe de la baisse du pouvoir d’achat de la monnaie. Prêter une somme d’argent fixe pour un remboursement ultérieur sous forme de somme d’argent fixe est l’exemple classique d’un actif soumis à un risque inflationniste, car l’argent remboursé peut valoir beaucoup moins que l’argent prêté. Les actifs physiques et les capitaux propres sont moins sensibles au risque inflationniste et peuvent même bénéficier d’une inflation imprévue.
Pour les investisseurs, les obligations sont un investissement considéré comme le plus vulnérable au risque inflationniste. En fait, tout comme un papillon de nuit peut ruiner un grand pull en laine, l’inflation peut détruire la valeur nette d’un investisseur obligataire. Et bien trop souvent, une fois qu’un investisseur obligataire remarque le problème de son investissement, il est trop tard. La plupart des obligations reçoivent un taux d’intérêt de 4% , mais que l’inflation monte en flèche à 12%, l’investisseur est en grande difficulté. Chaque année qui passe, le détenteur d’obligations perd de plus en plus de pouvoir d’achat, quelle que soit la sécurité de son investissement.
Contrer le risque inflationniste
Le moyen le plus fondamental de se protéger contre le risque inflationniste est d’intégrer une prime d’inflation au taux d’intérêt ou au taux de rendement requis exigé pour un investissement. Par exemple, si un prêteur s’attend à ce que la valeur de l’argent diminue de 3% au cours d’une année, il peut ajouter 3% au taux d’intérêt qu’il facture pour compenser la perte de valeur de l’argent. Des primes d’inflation comme celle-ci sont implicitement intégrées aux taux d’intérêt quotidiens du marché par les prêteurs et les emprunteurs. Un risque inflationniste plus grave survient lorsque le taux d’inflation réel se révèle différent de ce qui est prévu. Le simple fait d’intégrer une prime d’inflation à un taux d’intérêt ou à un taux de rendement requis lors d’un investissement ne peut pas s’adapter à une inflation imprévue.
Certains titres tentent de faire face au risque inflationniste en ajustant leurs flux de trésorerie pour tenir compte de l’inflation afin d’éviter les changements de pouvoir d’achat. Les titres du Trésor protégés contre l’inflation (TIPS) sont peut-être les plus populaires de ces titres. Ils ajustent leurs paiements de coupon et de principal en fonction des variations de l’indice des prix à la consommation, offrant ainsi à l’investisseur un rendement réel garanti basé sur le taux d’inflation réel.
Certains titres offrent une protection contre le risque inflationniste sans tenter de le faire. Par exemple, les titres à taux variable offrent une certaine protection car leurs flux de trésorerie vers le détenteur (paiements d’intérêts, dividendes, etc.) sont basés sur des indices tels que le taux préférentiel qui sont directement ou indirectement affectés par les taux d’inflation. Les obligations convertibles offrent également une certaine protection car elles se négocient parfois comme des obligations et parfois comme des actions. Leur corrélation avec les cours des actions, qui sont affectés par les variations de l’inflation, signifie que les obligations convertibles offrent une petite protection contre l’inflation.
Exemple de risque inflationniste
À titre d’exemple de ce risque inflationniste avec les obligations, considérons un investisseur avec un placement obligataire de 1 000 000 $ avec un coupon de 10%. Cela peut générer suffisamment d’intérêts pour qu’un retraité puisse vivre, mais avec un taux d’inflation annuel de 3%, chaque tranche de 1000 $ produite par le portefeuille ne vaudra que 970 $ l’année prochaine et environ 940 $ l’année suivante. La hausse de l’inflation signifie que les paiements d’intérêts ont progressivement moins de pouvoir d’achat et le principal, lorsqu’il est remboursé après plusieurs années, achètera beaucoup moins qu’il ne le faisait lorsque l’investisseur a acheté les obligations pour la première fois.