Facebook est la plus grande menace pour le trône des revenus publicitaires de Google

Après la création de Google en 1998, il s’est rapidement hissé au premier rang des moteurs de recherche. Au cours des années qui ont suivi, de nombreux moteurs de recherche ont espéré supplanter Google ou, à tout le moins, offrir une certaine concurrence au mastodonte.

Lors du premier lancement de Google, la plupart des internautes utilisaient des moteurs de recherche tels que Lycos et AltaVista pour effectuer des recherches. Cependant, ces entreprises sont rapidement devenues obsolètes, car les utilisateurs se sont tournés vers la conception simple et l’interface conviviale de Google. D’autres concurrents, tels que Yahoo ( parts de marché. Des challengers ultérieurs comme Bing ont tenté en vain de se positionner comme le moteur de recherche incontournable de la majorité des internautes.

Malgré tous ses concurrents ratés, Google a une menace à sa domination: Facebook. Si Facebook n’est pas un moteur de recherche, c’est une entreprise dont tout le monde a entendu parler et que la plupart des internautes visitent régulièrement. Et c’est pourquoi les annonceurs l’apprécient.

Facebook et Google rivalisent pour les annonceurs

Facebook et Google remplissent des objectifs très différents pour leurs utilisateurs: l’un est un moteur de recherche, tandis que l’autre est un réseau social. Les internautes naviguent sur Google pour rechercher des informations spécifiques et sur Facebook pour se connecter avec leurs amis, leur famille et leurs connaissances professionnelles. Cependant, en raison de leurs modèles de revenus, les deux sociétés se font concurrence pour les annonceurs.

Pour la grande majorité des utilisateurs, Google et Facebook proposent leurs services gratuitement. Google ne gagne pas d’argent lorsqu’une personne utilise son service pour rechercher la capitale du New Hampshire. De même, Facebook ne gagne pas d’argent lorsqu’un utilisateur publie une photo de ce qu’il a mangé au petit-déjeuner. Mais Google et Facebook rapportent tous les deux des milliards de dollars de revenus chaque année parce qu’ils revenus pour l’entreprise; plus les sites reçoivent de visiteurs, plus les annonceurs cherchent à utiliser leurs plates-formes, ce qui se traduit par la possibilité de facturer des frais plus élevés pour l’inventaire publicitaire.

Google Ads (anciennement Google AdWords), une plate-forme de publicité en ligne développée par Google, a dominé le marché de la publicité en ligne au cours des deux dernières décennies. Google Ads permet aux annonceurs d’exploiter l’énorme portée de Google parmi les internautes en payant l’entreprise pour générer du trafic vers leurs sites Web. Le modèle Google Ads traditionnel est le paiement par clic. Google affiche le message d’un annonceur parmi une liste de résultats sponsorisés en fonction d’expressions de mots clés que les utilisateurs ont saisies dans la barre de recherche Google, et l’annonceur paie pour chaque utilisateur qui clique sur l’annonce. Plus les mots-clés sont compétitifs et lucratifs, plus Google facture par publicité. Google Ads fournit également un service appelé Analytics 360 que les annonceurs peuvent utiliser pour mesurer les performances d’une campagne.

Publicité ciblée de Facebook

À la fin des années 2000, Facebook s’est rendu compte qu’il pouvait également tirer parti des millions de visiteurs quotidiens du site pour des revenus publicitaires. Le réseau social a lancé son programme Facebook Ads en 2007. Avec Facebook Ads, les annonceurs peuvent payer pour que leurs messages apparaissent dans le fil d’actualité des utilisateurs en fonction d’informations spécifiques dans leurs profils. Ce type de publicité ciblée permet à une entreprise qui vend des vêtements liés au sport d’acheter un inventaire qui apparaît dans les flux d’utilisateurs de Facebook qui publient beaucoup sur le sport, par exemple.

Dans l’espace publicitaire Internet, Google et Facebook se disputent désormais des parts de marché. Selon eMarketer, en 2018, Facebook et Google représentaient ensemble 58% des dépenses publicitaires numériques aux États-Unis. Les deux sites Web utilisent actuellement des outils sophistiqués ainsi que les informations démographiques et la localisation des consommateurs afin de diffuser des publicités aux utilisateurs.

Monopole publicitaire de Google

Malgré la concurrence de Facebook, Google est toujours considéré comme l’acteur dominant du marketing numérique. Selon eMarketer, la société détient une part de 37% des 130 milliards de dollars américains du marché de la publicité numérique. La société détient près de 80% du marché américain des publicités de recherche, ce qui représente la majorité de ses 116,3 milliards de dollars de revenus publicitaires totaux en 2018.

Les publicités Google peuvent apparaître presque partout en ligne, des sites d’actualités aux sites de cuisine en passant par les applications mobiles, et leurs publicités peuvent apparaître sous de nombreuses formes différentes, des publicités d’affichage aux images de bannières dans des boîtes à l’intérieur ou à côté des articles aux publicités qui apparaissent dans les vidéos.

Actuellement, Google possède le principal outil d’achat d’espace publicitaire, appelé Display & Video 360, ou DV 360. Grâce à DV 360, les annonceurs peuvent placer des enchères pour toucher les internautes en fonction de leur emplacement, de leurs données démographiques ou de leurs habitudes de consommation. Les offres des annonceurs sont introduites dans un système automatisé qui met aux enchères l’inventaire publicitaire sur des milliers de sites Web. La bourse de Google s’appelle AdX, mais les enchères placées dans DV 360 peuvent être dirigées vers des marchés n’appartenant pas à Google.

Le système sophistiqué de Google pour l’achat et la vente de publicités – combiné au fait qu’il est à la fois acheteur et vendeur de publicités et contrôle les services les plus populaires qui mettent en relation les annonceurs et les éditeurs – a conduit le ministère américain de la Justice à prendre des mesures antitrust contre l’entreprise sur la base de son pouvoir de monopole sur les prix.

Auparavant, la Federal Trade Commission a mené une enquête sur l’entreprise. Cependant, l’affaire a été classée en 2013; le seul résultat de l’enquête a été que Google a apporté des modifications volontaires à ses pratiques commerciales.

Les mesures actuellement prises contre Google sont dirigées par le ministère américain de la Justice. En janvier 2020, l’enquête a semblé s’intensifier alors que les responsables des États et du gouvernement fédéral ont commencé à coopérer. Sept procureurs généraux qui ont également enquêté sur la société ont été invités à partager leurs conclusions lors d’une réunion avec les avocats du ministère américain de la Justice.