Laissez-faire - KamilTaylan.blog
18 avril 2021 7:32

Laissez-faire

Qu’est-ce que le laissez-faire?

Le laissez-faire est une théorie économique du XVIIIe siècle qui s’oppose à toute intervention gouvernementale dans les affaires commerciales. Le principe directeur du laissez-faire, un terme français qui se traduit par «laisser tranquille» (littéralement «laissez-vous faire»), est que moins le gouvernement est impliqué dans l’économie, plus les affaires se portent mieux, et par extension, la société dans son ensemble. L’économie du laissez-faire est un élément clé du capitalisme de marché libre.

Points clés à retenir

  • Le laissez-faire est une philosophie économique du capitalisme de marché libre qui s’oppose à l’intervention du gouvernement.
  • La théorie du laissez-faire a été développée par les physiocrates français au 18ème siècle et estime que le succès économique est plus probable moins les gouvernements sont impliqués dans les affaires.
  • Plus tard, les économistes du marché libre se sont appuyés sur les idées du laissez-faire comme voie vers la prospérité économique, bien que ses détracteurs l’aient critiqué pour sa promotion des inégalités.

Comprendre le laissez-faire

Les croyances sous-jacentes qui constituent les fondements de l’économie du laissez-faire incluent l’idée que la concurrence économique constitue un «ordre naturel» qui gouverne le monde. Parce que cette autorégulation naturelle est le meilleur type de régulation, les économistes du laissez-faire soutiennent qu’il n’est pas nécessaire que les affaires commerciales et industrielles soient compliquées par une intervention gouvernementale.

En conséquence, ils s’opposent à toute sorte de participation fédérale dans l’économie, qui comprend tout type de législation ou de surveillance; ils sont contre les salaires minima, les droits, les restrictions commerciales et les impôts sur les sociétés. En fait, les économistes du laissez-faire considèrent ces taxes comme une pénalité pour la production.

Histoire du laissez-faire

Popularisée au milieu des années 1700, la doctrine du laissez-faire est l’une des premières théories économiques articulées. Il est né avec un groupe connu sous le nom de Physiocrates, qui a prospéré en France d’environ 1756 à 1778.

Dirigés par un médecin, ils ont tenté d’appliquer des principes et une méthodologie scientifiques à l’étude de la richesse. Ces «économistes» (comme ils se surnommaient eux-mêmes) soutenaient qu’un marché libre et une libre concurrence économiqueétaient extrêmement importants pour la santé d’une société libre. Le gouvernement ne devrait intervenir dans l’économie que pour préserver la propriété, la vie et la liberté individuelle; sinon, les lois naturelles et immuables qui régissent les forces du marché et les processus économiques – ce que plus tard l’économiste britannique main invisible » – devraient pouvoir se dérouler sans entrave.

La légende veut que les origines de l’expression «laissez-faire» dans un contexte économique proviennent d’une rencontre en 1681 entre le ministre français des Finances Jean-Baptise Colbert et un homme d’affaires du nom de Le Gendre. Au fil de l’histoire, Colbert a demandé au Gendre comment le gouvernement pouvait au mieux aider le commerce, ce à quoi Le Gendre a répondu: «Laissez-nous faire»;fondamentalement, « Que ce soit. »Les physiocrates ont popularisé l’expression, en l’utilisant pour nommer leur doctrine économique fondamentale.

Malheureusement, un premier effort pour tester les théories du laissez-faire n’a pas bien fonctionné.À titre expérimental en 1774, Turgot, contrôleur général des finances de Louis XVI, abolit toutes les restrictions sur l’industrie céréalière fortement contrôlée, permettant aux importations et aux exportations entre les provinces de fonctionner comme un système de libre-échange. Mais lorsque de mauvaises récoltes provoquaient des pénuries, les prix montaient en flèche;les marchands ont fini par accumuler des approvisionnements ou vendre des céréales dans des zones stratégiques, même à l’extérieur du pays pour un meilleur profit, tandis que des milliers de Français meurent de faim. Des émeutes se sont succédées pendant plusieurs mois. Au milieu de 1775, l’ordre fut rétabli et, avec lui, le contrôle gouvernemental sur le marché des céréales.

Malgré ce début peu propice, les pratiques de laissez-faire, développées par des économistes britanniques comme Smith et David Ricardo, ont régné pendant la révolution industrielle de la fin du 18e et du début du 19e siècle. Et, comme ses détracteurs l’ont noté, cela s’est traduit par des conditions de travail dangereuses et de grands écarts de richesse. Ce n’est qu’au début du 20e siècle que les pays industrialisés développés comme les États-Unis ont commencé à mettre en œuvre des contrôles et des règlements gouvernementaux importants pour protéger les travailleurs contre les conditions dangereuses et les consommateurs contre les pratiques commerciales déloyales; bien qu’il soit important de noter que ces politiques n’étaient pas destinées à restreindre les pratiques commerciales et la concurrence.

Critique du laissez-faire

L’une des principales critiques du laissez-faire est que le capitalisme en tant que système comporte des ambiguïtés morales: il ne protège pas intrinsèquement les plus faibles de la société. Alors que les partisans du laissez-faire soutiennent que si les individus servent d’abord leurs propres intérêts, les avantages sociétaux suivront. Les détracteurs estiment que le laissez-faire conduit en fait à la pauvreté et aux déséquilibres économiques. L’idée de laisser un système économique fonctionner sans réglementation ni correction rejette en fait ou victimise davantage ceux qui ont le plus besoin d’aide, disent-ils.

L’économiste britannique du XXe siècle, John Maynard Keynes, était un critique éminent de l’économie du laissez-faire, et il a fait valoir que la question de la solution du marché par rapport à l’intervention du gouvernement devait être tranchée au cas par cas.