Commerce équilibré
Qu’est-ce que le commerce équilibré?
Le commerce équilibré est une condition dans laquelle une économie n’a ni excédent commercial ni déficit commercial. Un modèle commercial équilibré est une alternative à un modèle de libre-échange, car un modèle qui oblige les pays à faire correspondre les importations et les exportations pour assurer une balance commerciale nulle exigerait diverses interventions sur le marché pour obtenir ce résultat.
Points clés à retenir
- Un modèle commercial équilibré est un modèle dans lequel les importations d’un pays sont égales à ses exportations.
- La mise en œuvre d’un commerce équilibré peut être réalisée par le contrôle de l’inflation et par l’imposition de droits de douane ou d’autres barrières, telles que les certificats d’importation, pays par pays.
- Alors que les partisans du commerce équilibré soulignent son rôle dans la protection de la croissance, des emplois et des salaires dans une économie qui enregistre un déficit commercial, les opposants affirment que cela provoquera une inflation et que l’imposition de droits de douane et de droits pourrait déclencher une guerre commerciale.
Comprendre le commerce équilibré
Un modèle de commerce équilibré diffère d’un modèle de libre-échange, dans lequel les pays utilisent leurs ressources et leurs avantages comparatifs pour acheter ou vendre autant de biens et de services que la demande et l’offre le permettent. Un pays utiliserait des droits de douane ou d’autres obstacles au commerce pour essayer de parvenir à un commerce équilibré, ce qui pourrait être soit sur une base pays par pays (solde nul sur une base bilatérale), soit pour la balance commerciale globale (où un excédent avec un pays pourrait être compensé par un déficit avec un autre). Il y a eu diverses propositions en plus des tarifs.
Si l’on pense qu’un pays particulier manipule les flux, des droits compensateurs contre les importations en provenance de ce pays ou même un taux de change fixe (différent de celui du marché) ont été proposés pour essayer d’équilibrer le commerce bilatéral. Une autre suggestion, qui ne vise pas des pays ou des industries spécifiques, est un système de « certificats d’importation » commercialisés;les exportateurs en recevraient pour les exportations et les importateurs en auraient besoin pour pouvoir importer, limitant ainsi théoriquement la valeur des importations à celle des exportations. Warren Buffet est partisan de ces certificats mais reconnaît qu’ils sont équivalents à des tarifs.
Les organisations commerciales internationales, telles que l’ Organisation mondiale du commerce (OMC), limitent généralement les tarifs et les barrières commerciales, de sorte que tenter de conclure un accord commercial équilibré irait à l’encontre des accords d’adhésion.
Arguments pour un commerce équilibré
Les partisans du commerce équilibré affirment qu’il est simple à mesurer et à administrer car il ne nécessite pas de calculs et d’évaluations complexes relatifs aux exportations et aux importations d’une économie. Ils ont argumenté du point de vue de la protection de la croissance, des emplois et des salaires dans une économie qui enregistre un déficit commercial, sur l’hypothèse (implicite ou explicite) que les importations équivalent à l’envoi d’emplois à l’étranger. Il n’y a guère d’incitation pour une économie à excédent commercial à s’équilibrer, car elle subirait à l’inverse une baisse des emplois et de la croissance.
Arguments contre un commerce équilibré
Certaines critiques de ce modèle incluent:
- Il interfère avec le marché libre, réduisant l’efficacité globale de l’économie.
- Il semble ignorer le reste de la balance des paiements. Les flux de capitaux agissent comme un contrepoids aux flux commerciaux; des contrôles de capitaux seraient donc nécessaires pour faire fonctionner le système.
- Les tentatives de limitation des échanges aboutissent souvent à des contournements de ces restrictions (par exemple, sous-facturation des importations).
- Les prix intérieurs devraient augmenter.
- L’imposition de droits de douane et de droits pourrait déclencher une guerre commerciale.