Comment l’industrialisation peut-elle affecter les économies nationales des PMA?
L’industrialisation – la période de transformation d’une économie agricole en une économie urbaine de production de masse – a accompagné chaque période de croissance soutenue du produit intérieur brut (PIB) par habitant dans l’histoire enregistrée. Moins de 20% de la population mondiale vit dans des pays industrialisés, mais ils représentent plus de 70% de la production mondiale. La transition d’une société agraire à une société industrielle ne se fait pas toujours sans heurts, mais c’est une étape nécessaire pour échapper à la pauvreté abjecte des pays les moins avancés (PMA).
Industrialisation
La première période d’industrialisation a eu lieu en Grande-Bretagne entre 1760 et 1860. Les historiens ne sont pas d’accord sur la nature exacte et les causes de cette première révolution industrielle, mais elle a marqué la première période de croissance économique combinée dans l’histoire du monde. L’industrialisation a atteint les États-Unis au début du XIXe siècle et s’est finalement étendue à la plupart des pays d’Europe occidentale avant la fin du siècle.
Il existe deux dimensions largement acceptées de l’ industrialisation : un changement dans les types d’activité de travail prédominante (de l’agriculture à l’industrie) et le niveau productif de la production économique. Ce processus comprend une tendance générale des populations à s’urbaniser et de nouvelles industries à se développer.
Effets de l’industrialisation
La recherche économique et historique a très largement montré que l’industrialisation est liée à une éducation croissante, à une durée de vie plus longue, à une augmentation du revenu individuel et national et à une meilleure qualité de vie globale.
Par exemple, lorsque la Grande-Bretagne s’industrialisait, le revenu national total augmentait de plus de 600% de 1801 à 1901. En 1850, les travailleurs aux États-Unis et en Grande-Bretagne gagnaient en moyenne 11 fois plus que les travailleurs des pays non industrialisés.
Ces effets se sont avérés permanents et cumulatifs. En 2000, le revenu par habitant dans les pays entièrement industrialisés était 52 fois plus élevé que dans les pays non industriels. L’industrialisation perturbe et déplace la main-d’œuvre traditionnelle, encourageant les travailleurs vers une activité plus précieuse et productive qui s’accompagne de meilleurs biens d’équipement.
L’industrialisation de Hong Kong
Aucune industrialisation n’a peut-être été aussi rapide, inattendue et transformationnelle que celle qui s’est produite à Hong Kong entre 1950 et 2000. En moins de deux générations, le petit territoire asiatique est devenu l’une des populations les plus riches du monde.
Hong Kong n’a qu’une superficie de 1 000 kilomètres carrés. Il manque des terres et des ressources naturelles des grandes puissances industrielles telles que les États-Unis et l’Allemagne. Sa période d’industrialisation a commencé avec les exportations de textiles. Les entreprises étrangères sont devenues de plus en plus attirées par les activités à Hong Kong, où la fiscalité était faible, aucune loi sur le salaire minimum n’existait et il n’y avait pas de droits de douane ni de subventions pour le commerce international.
En 1961, le gouverneur britannique de Hong Kong, Sir John James Cowperthwaite, a institué une politique de non-interventionnisme positif dans l’ancienne colonie. Entre 1961 et 1990, le taux de croissance moyen du PIB à Hong Kong se situait entre 9% et 10%. Le taux de croissance quinquennal le plus bas, de 1966 à 1971, était encore de 7,6% par an.
L’industrialisation de Hong Kong s’est accompagnée d’un grand nombre de petites et moyennes entreprises. Malgré l’absence de politique pro-industrialisation du gouvernement de Hong Kong, le capital- risque d’investissement a afflué à Hong Kong de l’extérieur, mais pas de la Chine, qui a mis un embargo sur le commerce avec son voisin. En 2020, le revenu annuel moyen de Hong Kong était d’environ 56 643 $. En 1960, avant l’industrialisation, il dépassait à peine 3245 $ en dollars de 2020.
Croissance future
La croissance de l’économie mondiale viendra principalement des pays en développement, car ils doivent encore s’industrialiser et avoir la capacité de le faire à terme. En janvier 2020, le Fonds monétaire international (FMI) a présenté ses perspectives mondiales pour 2020, et les chiffres de croissance les plus importants provenaient des pays en développement.
Le FMI a prédit que la croissance économique aux États-Unis serait de 2%, dans la zone euro elle serait de 1,3%, au Royaume-Uni de 1,4% et au Japon de 0,7%. Cela peut être comparé à la croissance économique attendue pour les pays en développement, qui devrait être de 5,8% en Inde, 6% en Chine, 2,5% en Europe en développement, 3,5% en Afrique subsaharienne et 2,8% au Moyen-Orient et au Asie.
Tous les taux de croissance des régions en développement du monde sont plus élevés que ceux des pays développés. Au fur et à mesure que ces pays ont de la marge pour s’industrialiser, ils continueront de croître vers la modernité des pays actuellement développés.
La ligne de fond
La révolution industrielle a eu un impact considérable sur le monde, en augmentant la production de manière plus efficace et en améliorant la qualité de vie des habitants des pays industrialisés. Étant donné que les pays en développement ne sont pas entièrement industrialisés, ils continueront à en bénéficier, ce qui se traduira par de forts niveaux de croissance et de meilleures conditions générales pour leurs populations.