18 avril 2021 12:35

Capital de solvabilité requis (SCR)

Qu’est-ce qu’un capital de solvabilité requis (SCR)?

Une exigence de capital de solvabilité (SCR) est le montant total des fonds que les compagnies d’assurance et de réassurance  de l’ Union européenne (UE) sont tenues de détenir. Le SCR est un chiffre basé sur une formule calibré pour garantir que tous les risques quantifiables sont pris en compte, y compris la souscription non-vie; souscription vie; souscription santé; et les risques de marché, de crédit, opérationnels et de contrepartie. L’exigence de capital de solvabilité couvre les affaires existantes ainsi que les nouvelles affaires attendues sur 12 mois. Il doit être recalculé au moins une fois par an.

Points clés à retenir

  • Les exigences de capital de solvabilité (SCR) sont des exigences de capital imposées par l’UE pour les compagnies d’assurance et de réassurance européennes.
  • Le SCR, ainsi que l’exigence de capital minimum (MCR), sont basés sur une formule comptable qui doit être recalculée chaque année.
  • Il existe trois piliers d’exigences de reporting pour le SCR mandatés par la directive Solvabilité II.

Comment fonctionnent les exigences de capital de solvabilité

Les exigences en matière de capital de solvabilité font partie de la directive Solvabilité II publiée par l’UE en 2009, qui est l’une des plus d’une douzaine de directives européennes existantes. La directive vise à coordonner les lois et règlements des 28 membres de l’UE en ce qui concerne le secteur des assurances. Si les autorités de contrôle déterminent que l’exigence ne reflète pas de manière adéquate le risque associé à un type d’assurance particulier, elles peuvent ajuster l’exigence de fonds propres à la hausse.

Le SCR est fixé à un niveau permettant aux assureurs et réassureurs de s’acquitter de leurs obligations envers les assurés et les bénéficiaires au cours des 12 mois suivants avec une probabilité de 99,5%, ce qui limite la possibilité de tomber en ruine financière à moins d’une fois dans 200 cas. La formule adopte une approche modulaire, ce qui signifie que l’exposition individuelle à chaque catégorie de risque est évaluée puis agrégée.

Trois piliers de la directive Solvabilité II

La directive Solvabilité II de l’UE désigne trois piliers ou niveaux d’exigences de fonds propres. Le pilier I couvre les exigences quantitatives; c’est-à-dire le montant du capital qu’un assureur devrait détenir. Le pilier II établit les exigences en matière de gouvernance, de supervision efficace et de gestion des risques des assureurs. Le pilier III détaille les exigences de divulgation et de transparence.

Le caractère exigeant de Solvabilité II a suscité des critiques. Selon le fournisseur de services de données  RIMES, la nouvelle législation impose des charges de conformité complexes et importantes à de nombreuses organisations financières européennes. Par exemple, 75% des entreprises en 2011 ont déclaré qu’elles n’étaient pas en mesure de se conformer aux exigences de déclaration du pilier III.

L’exigence de capital minimum

Outre l’exigence de capital SCR, une exigence de capital minimum (MCR) doit également être calculée. Ce chiffre représente le seuil en dessous duquel une agence nationale de régulation interviendrait. Le MCR vise à atteindre un niveau de 85% de probabilité d’adéquation sur un an.

À des fins réglementaires, les chiffres SCR et MCR doivent être considérés respectivement comme des sols «souples» et «durs». Autrement dit, un processus d’intervention à plusieurs niveaux s’applique une fois que la participation en capital de la société de (ré) assurance tombe en dessous du SCR, l’intervention devenant progressivement plus intense à mesure que les participations en capital se rapprochent du MCR. La directive Solvabilité II offre aux régulateurs régionaux plusieurs options pour remédier aux violations du MCR, y compris le retrait complet de l’autorisation de vendre de nouvelles polices et la fermeture forcée de l’entreprise.