17 avril 2021 20:51

Les Canadiens paient-ils vraiment plus d’impôts que les Américains?

Une croyance répandue chez de nombreux Canadiens est qu’ils paient plus d’ impôt sur le revenu que leurs homologues américains. Même les politiciens au Parlement ont utilisé cet argument pour réclamer une baisse des impôts. Mais est-ce vraiment vrai?

Points clés à retenir

  • L’IRS taxe les Américains les plus riches à 37%, alors que le taux d’imposition fédéral le plus élevé au Canada est de 33%.
  • Les Américains riches ont accès à de nombreuses impôt minimum de remplacement  du Canada n’autorise pas.
  • La déduction des intérêts hypothécaires est présentée comme un avantage considérable pour les Américains propriétaires d’une maison. Cependant, si vous gagnez moins de 84 200 $ et que vous ne possédez pas de maison, vous paierez probablement moins d’impôt au nord de la frontière.

Guide de l’impôt sur le revenu des particuliers

La réponse est plus complexe que vous ne le pensez. Les agences de collecte de statistiques des deux pays publient les moyennes des impôts sur le revenu payés, mais comparer les deux chiffres revient à comparer les statistiques d’un joueur de hockey avec celles d’un basketteur. Les chiffres sont basés sur des prémisses différentes et incluent différents facteurs.

L’utilisation d’une moyenne est également problématique car les très pauvres et les très riches la biaisent des deux côtés. En général, les Canadiens à faible revenu paient moins d’impôt pour les services qu’ils reçoivent et les Américains riches sont mieux lotis que les Canadiens riches. Voici une ventilation des composantes fiscales pertinentes et leur contribution à l’histoire fiscale globale.

Impôt fédéral sur le revenu

Les tranches d’imposition fédérale américaine vont de 10% à 37% pour les particuliers. Au Canada, la fourchette est de 15% à 33%. Aux États-Unis, la tranche d’imposition la plus basse pour l’année d’imposition se terminant en 2019 est de 10% pour un particulier gagnant 9700 $ et passe à 22% pour ceux gagnant 39476 $. La fourchette canadienne inférieure correspondante reste à 15% jusqu’à 47 630 $. C’est en grande partie la raison pour laquelle les Canadiens à faible revenu sont souvent mieux lotis que leurs homologues américains.

Impôt sur le revenu de l’État et impôt provincial

La comparaison des impôts sur le revenu des États et des provinces est une entreprise plus problématique. La fiscalité des États est complètement en dehors du système fiscal fédéral et chaque État a ses propres lois fiscales concernant les déductions et les crédits. Certains États, comme la Floride et l’Alaska, n’ont aucun impôt sur le revenu, alors que toutes les provinces et tous les territoires canadiens prélèvent un impôt sur le revenu.

Mais au Canada, les impôts provinciaux sur le revenu (sauf au Québec) sont coordonnés avec le régime fiscal fédéral et sont basés sur un pourcentage de l’impôt fédéral. Cela signifie que les provinces ont les mêmes déductions admissibles et règles de revenu que le système fédéral. Chaque province a également des crédits et des incitatifs supplémentaires.

Cotisations d’assurance-chômage

Bien que ce ne soit pas techniquement un impôt sur le revenu, les Canadiens paient des cotisations à l’assurance-emploi (AE) en fonction de leur revenu d’emploi. Les cotisations à l’AE pour les employés représentent 1,58% du revenu brut d’emploi;les employeurs paient 1,4 fois ce montant. Aux États-Unis, la Loi de l’ impôt de chômage fédérale (FUTA) est perçue exclusivement sur les employeurs.

En ce qui concerne l’impôt supplémentaire sur les employés au Canada, il est important de noter que le Canada offre des prestations de chômage plus solides, y compris un congé de maternité prolongé et d’autres congés parentaux et des congés payés pour des soins de compassion.

Sécurité sociale par rapport au Régime de pensions du Canada (RPC)

Aux États-Unis, les prestations de sécurité sociale qui entrent en jeu à la retraite sont versées en fonction de ce que les individus ont versé au système tout au long de leur vie active. Le Canada a un système similaire au Régime de pensions du Canada (RPC).

En 2020, les employés américains versent 7,65% de leur salaire à la sécurité sociale et à Medicare. Les primes de sécurité sociale sont plafonnées à un niveau de revenu de 137 700 dollars. Les primes d’assurance-maladie n’ont pas de plafond. Au Canada, les employés versent 4,95% de leur revenu d’emploi brut au RPC jusqu’à concurrence de 44 800 $. Les prestations de type Medicare sont incluses dans le plan de soins de santé du pays.



Le programme de la Sécurité de la vieillesse (SV) est le plus important programme de pension du Canada et il est financé par les recettes fiscales générales. La pension de la SV est le revenu non imposable offert aux personnes âgées de 65 ans et plus qui satisfont aux exigences en matière de statut juridique et de résidence au Canada et ne dépassent pas le plafond de revenu maximal.

Soins de santé

Aucune discussion sur les taxes américaines et canadiennes ne serait complète sans une comparaison des systèmes de santé des deux pays. Les impôts sur le revenu que les Canadiens paient financent en partie le régime de santé socialisé du pays. Dans le cadre de ce plan, tout le monde a un accès égal aux installations médicales, aux praticiens et aux procédures sans frais supplémentaires. Aux États-Unis, les soins de santé doivent être payés directement ou par le biais d’un régime d’assurance maladie.

Les primes mensuelles pour ces régimes copaiements et les franchises.

La ligne de fond

Pour comparer les impôts sur le revenu aux États-Unis et au Canada, il faut analyser les avantages reçus pour ces impôts et tous les autres frais directs en dehors des impôts. Avec de nombreux autres facteurs, la situation individuelle de chaque contribuable peut aider à déterminer s’il serait financièrement mieux dans un pays ou dans l’autre.